Depuis son départ du pouvoir en fin octobre 2014, Blaise Compaoré, l’ex-président burkinabè, s’est muré dans un silence total. Mais les choses ont évolué. Il vient de prendre publiquement la parole, dans un communiqué, pour répondre à ceux qui l’accusent d’avoir entretenu des relations ambiguës avec les groupes jihadistes sahéliens, lorsqu’il était au pouvoir. Voici son message.
« Depuis que j’ai quitté le pouvoir, j’ai observé un devoir de réserve absolu. Cependant, je reste très attentif à l’actualité de mon pays. J’ai souffert lorsqu’il a été l’objet d’attaques terroristes qui ont occasionné de nombreuses pertes en vies humaines.
Le peuple burkinabè sait que la sauvegarde de sa sécurité a toujours été ma préoccupation primordiale et il sait que je demeure de cœur et d’esprit à ses côtés, spécialement dans l’épreuve.
En matière de terrorisme, la polémique et la division partisane n’ont pas de sens. L’union sacrée est plus qu’un impératif. C’est une exigence absolue. Je salue à cet égard les efforts effectués par mon successeur, démocratiquement élu, le Président Roch Marc Christian Kaboré, que je respecte. Il s’investit, avec le gouvernement, les Forces de défense et de sécurité, sans concession et en synergie avec les chefs d’Etat de la sous-région et des Nations-Unies, dans la lutte contre le terrorisme.
Cependant, je ne peux accepter de lire ces derniers temps, sous certaines signatures irresponsables et dévoyées par un combat politique dépassé, que j’aurais pu avoir des liens coupables avec les terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, lesquels justifieraient en réaction les attaques subies par mon pays.
Ceci est odieux, scandaleux, abject. Et chacun comprendra que cela nécessite qu’aujourd’hui, je brise exceptionnellement le silence et que je quitte mon devoir de réserve pour condamner fermement des allégations formulées avec légèreté, qui ne sont que la marque d’une très grave irresponsabilité.
La communauté internationale sait que mon action, dans cette région ultra-sensible du Sahel et du Sahara, a toujours consisté à rechercher la paix par la médiation et le dialogue - faits et actes reconnus, salués partout et par tous -. Protéger mon pays de l’insécurité et des attaques terroristes, tel fut mon devoir. Je crois l’avoir accompli avec un sens élevé de l’Etat et dans l’intérêt majeur du peuple Burkinabè.
Président Blaise Compaoré »
Le Pays du 20 Novembre 2017
Dans la même rubrique :
- Le Mali vu par l’étranger : Le pays où tout le monde veut être président
- Le Premier ministre à Ouaga, Niamey et Abidjan : « Il y a urgence à entreprendre des initiatives de développement »
- Convention de Bourem du 15 septembre 1907 : Les germes de la crise actuelle
- 2018 : L’heure de la révolution pacifique
- Vie de foyer : Les Bamakoises, "incomprises" par leurs maris, s’accrochent au divorce
- 30 ans après l’assassinat de CABRAL : Que devient le Mali ?
- Promesse de libération des jeunes filles de Dapchi : Buhari joue-t-il sa réélection ?
- Élévation de NKURUNZIZA au rang de guide suprême éternel : Alléluia ô dieu du Burundi !
- Rébellion et terrorisme au Sahel : Comment l’ancien président du Faso déstabilisait le Mali
- Transformation de l’Agriculture en Afrique : Le Mali classé 2ème pays africain après le Rwanda
- 26ème conseil d’administration de l’OHVN : De bonnes perspectives malgré le contexte difficile
- CNAM : Un plan opérationnel 2018 du CNAM ambitieux et pertinent
- L’Afrique du Sud dans l’attente de la démission de Zuma
- Assainissement de la ville de Bamako : La BAD engage 30 milliards de FCFA
- Attaques terroristes tous azumuts au mali : Bienvenue au « Sahélistan » !
- « Modibo Keita, portrait inédit du président » : Un livre pour exhorter au patriotisme