Le 27 janvier 2018, le camp militaire de Soumpi, du nom de cette localité située dans la région de Tombouctou, a été attaqué par des hommes armés non encore identifiés, faisant quatorze morts. Peu avant, soit le 25 janvier dernier, vingt-six civils maliens et burkinabè dont des femmes et des enfants, avaient péri dans une autre attaque. Leur véhicule, en provenance du Burkina Faso, qui se rendait au marché de Boni, en territoire malien, a sauté sur une mine. Toutes ces attaques n’ont pas encore été revendiquées, mais tous les regards sont tournés vers les terroristes qui écument la zone ; car, comme le dit l’adage, « qui peut déféquer dans le champ du roi, si ce n’est le ver de terre ? » Et c’est peu dire ! Car, au Mali, les attaques se suivent et se ressemblent. En effet, quand ce ne sont pas des restaurants qui sont attaqués, ce sont des camps militaires qui sont pris pour cibles par les malfaiteurs des temps modernes qui, après le septentrion, sont en train de mettre également sous coupe réglée le centre du Mali. Pendant ce temps, la force conjointe du G5 Sahel annoncée à grands renforts de publicité, tarde à voir le jour. C’est à se demander si ces nouvelles attaques n’ont pas été perpétrées pour narguer les dirigeants de la sous-région qui passent leur temps à louvoyer .
Pendant que les dirigeants préparent la riposte, les fous d’Allah affinent eux aussi leurs stratégies
On se rappelle, en effet, qu’après Bamako où étaient réunis, le 15 janvier dernier, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères du G5 Sahel, une autre randonnée avait eu lieu la semaine dernière en région parisienne autour de la patronne des armées françaises, en la personne de Françoise Parly, aux fins de discuter des contours devant permettre l’opérationnalisation de la force commune censée porter l’estocade aux terroristes. Et ce n’est pas tout. Car, au même moment était lancée en grande pompe l’opération « Pagnali » (qui signifie le tonnerre en Peulh), deuxième du genre, la première s’appelant Awbi (vache noire).
C’est donc clair. Pendant que les dirigeants préparent la riposte, les fous d’Allah affinent, eux aussi, leurs stratégies. Conscients qu’ils ne pourront pas tenir tête aux troupes de la sous-région, les terroristes ont décidé de multiplier les actes de désespoir, en l’occurrence les attentats kamikazes et les attaques aux engins minés. La « somalisation » du Sahel en marche, c’est le moins que l’on puisse dire. Cela dit, il y a urgence à agir, pour autant que l’on ne veuille pas que le réveil soit plus douloureux. Car, tout porte à croire que traqués en Syrie, en Irak et en Afghanistan, les djihadistes du monde entier se sont donné rendez-vous au Sahel.
B.O
Lepays.bf du 29 Janvier 2017
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